Speaker: Sylvain Favier

Date: Thursday 20th of May 2021, 1:20 pm.

Abstract:

La formation des gisements de nickel latéritique en Nouvelle-Calédonie est classiquement supposée être régie par des processus supergènes, ainsi que par l’écoulement gravitaire d’eau de pluie favorisant l’enrichissement en nickel à la base du profil latéritique. Cependant, l'hétérogénéité de la distribution du nickel semble avoir été favorisée par des processus secondaires contrôlés par les effets combinés de la tectonique, de l'évolution géomorphologique et des systèmes hydrologiques depuis la formation de la latérite primaire. Les processus de circulation des fluides et de transfert de masse ne sont pas purement descendants dans des conditions de basse température, mais peuvent également être liés à des circulations latérales de fluides, et à un drainage local le long des zones endommagées à proximité des failles (Cathelineau et al., 2016a ; 2016b ; Myagkiy et al., 2019). Cette étude vise à étudier par la modélisation du transport réactif l'impact de fractures discrètes sur la distribution du nickel.

La dissolution d’une colonne d’olivine fracturée est ainsi simulée. Cette dissolution est supposée être cinétiquement contrôlée tandis que la précipitation des produits d'altération secondaires est considérée comme se produisant selon un équilibre local. Les résultats de deux approches numériques différentes sont présentés et discutés. La première est basée sur un modèle 1D à double porosité d'une colonne d'olivine, utilisant PhreeqC associé à la base de données thermodynamiques llnl.dat. La seconde est une modélisation 2D du transport réactif dans un milieu poreux fracturé basée sur le couplage de PhreeqC et Comsol Multiphysics par ICP.

Alors que le modèle 1D vise à décrire la tendance générale de la progression du front d'altération et la redistribution globale des minéraux, le modèle 2D se concentre sur la géométrie des fractures pour mettre l’impact d’un réseau de fracturation sur la redistribution du nickel.

Les résultats des deux modélisations sont ensuite comparés aux données de terrain observées en Nouvelle-Calédonie et à une modélisation précédente d'un profil d'olivine sans fractures (Myagkiy et al., 2017) pour valider les modèles et mettre en évidence les différences induites par le réseau de fractures.