Speaker: Amélie Cavelan

Date: Thursday 24th of June 2021, 1:20 pm.

Abstract:

Les contaminants pétroliers raffinés légers ou « Light NonAqueous Phase Liquid » (LNAPL) sont une des principales sources de contamination des sols et des eaux souterraines en Europe. Lors de leur migration dans la zone non saturée, une partie de ces LNAPLs reste piégée par capillarité, tandis que le reste vient s’accumuler au toit de la nappe sous la forme d’une phase mobile. Le relargage progressif de ces contaminants vers la phase gazeuse du sol ou vers la nappe phréatique conduit très souvent à des émanations toxiques de gaz et à la formation de panaches dissous qui affectent la qualité de l’air et de l’eau sur le long terme. Les variations saisonnières du niveau piézométrique sont connues pour accentuer la dispersion verticale de ces contaminants au niveau de la frange capillaire, favorisant leur propagation dans l’eau et l’atmosphère et affectant les processus de biodégradation. Néanmoins, le lien entre l’intensité des battements de nappe, et les processus de mobilisation de ces contaminants reste mal compris. Pourtant, le GIEC prédit une intensification de ces variations piézométriques durant le prochain siècle en raison d’une variation du régime de précipitations et de la recharge des nappes. Il est donc urgent de mieux comprendre comment l’intensité de ces variations piézométriques affectent les mécanismes de relargage et la distribution de ces contaminants dans les sols. Dans ce but, un dispositif expérimental (colonnes lysimétriques de 2m3) couplant des mesures géophysiques indirectes (conductivité et permittivité électrique), physico-chimiques in-situ (pH, Eh, température) et géochimiques (GC-MS, µGC, GC-FID) a été mise en place sur la station du GISFI (Homécourt, France) pour évaluer l’effet de différents régimes contrôlés de précipitations et de variations du niveau piézométrique sur un sol artificiellement contaminé au gasoil. Ce projet, en collaboration avec le LIEC, GéoRessource, et le BRGM, vise à introduire une échelle intermédiaire entre les expériences de laboratoire (colonnes centimétriques, réservoirs 2D) et la complexité réelle des sites contaminés, afin : (i) d’évaluer et comparer différentes méthodes de monitoring ; (ii) permettre une meilleure caractérisation et prédiction de la dynamique des LNAPL dans un système triphasé (LNAPL/eau/gaz) ; (iii) identifier et combiner les processus clés et les intégrer dans les modèles numériques existants. Ce projet doit permettre de renforcer les recommandations concernant les programmes de caractérisation et de surveillance des sites pollués par des hydrocarbures.